Info

de en it

Finanziatori del Progetto “Paesaggio Avegno 2”:

Cantone Ticino - Dipartimento del Territorio - Sezione sviluppo territoriale
Cantone Ticino – Dipartimento del Territorio – Sezione forestale
Cantone Ticino - Dipartimento delle Istituzioni – Sezione enti locali
Cantone Zurigo - Fondo Lotteria, tramite Fondazione svizzera per la tutela del paesaggio
Ente Regionale per lo Sviluppo del Locarnese e Vallemaggia
Fondo svizzero per il paesaggio
Fondazione Ernst Göhner
Patronato svizzero per comuni di montagna
Comune di Avegno Gordevio
Patriziato di Avegno

Per maggiori informazioni:

Patriziato di Avegno
6670 Avegno
info@patriziatoavegno.ch

Sur la route de la Vallemaggia, le premier village que l’on rencontre sur la rive gauche de la Maggia est Avegno, constitué de trois hameaux historiques: Lüdínt, la Gésgia et Vinzótt. Malgré le développement des constructions modernes, ces agglomérations construites pour s'abriter des crues du Ri Grand (qui traverse tout le village d'est en ouest) conservent une forte identité paysanne. Un ensemble d’anciennes maisons, grotti, étables, celliers, chapelles, fontaines et autres structures nous parlent de la vie agropastorale des siècles passés.

Les trois hameaux sont reliés par un parcours caractéristique : le Sentier romain, dont le nom rappelle la présence de cette civilisation dans la vallée. Ce chemin muletier traverse les terres agricoles accidentées, longe les énormes blocs erratiques ayant survécu aux travaux de maçonnerie de l’époque, borde les vignobles typiques pour la production de vin local et s’engage dans la forêt qui, grâce aux nombreux châtaigniers, fut une source de subsistance pour de nombreuses générations d’habitants d’Avegno. Cette randonnée vous fera revivre tout au long du parcours, les émotions qui ont accompagné les femmes, les hommes et les enfants d'Avegno au cours des siècles passés.

  • Hameau de la Gésgia

    01

  • Hameau de Lüdínt

    02

  • Grotti de Lüdínt

    03

  • Al Pianásc

    04

  • Les grotti de Vinzótt

    05

  • Hameau de Vinzótt

    06

  • Fontaine da Fid

    08

  • Lavoir

    09

  • Les gorges de Ponte Brolla

    10

  • La plaine alluviale

    11

  • La paroi rocheuse

    12

Hameau de la Gésgia

L'église paroissiale était, et est encore d'une certaine manière, le centre du village et en particulier du hameau central, auquel elle donne son nom et où, au cours du XIXe siècle, les principaux édifices publics ont été construits: la maison communale, l'école (il ne reste aujourd'hui que l’école enfantine, installée dans un bâtiment moderne), le restaurant, le magasin et la fontaine, datant de 1858. L'ancien cimitière, béni en 1516, occupait jusqu’en 1838, l’espace situé devant la fontaine. Tous ces bâtiments sont principalement alignés le long de la première route carrossable de la Vallemaggia, ouverte dans les années 1818-1824. La gare de la ligne ferroviaire Locarno-Ponte Brolla-Bignasco, en service entre 1907 et 1965, était quant à elle située en contrebas.

Hameau de la Gésgia

L'église paroissiale Saint Luc et Saint Abundius

L’ancienne église à une seule nef a probablement été bâtie au 13e siècle. L’intervention architecturale la plus importante, avec la création des deux nefs latérales qui s’appuient sur quatre imposantes colonnes et les autels latéraux dédiés à la Madone du Carmel et à Saint Charles Borromée, date de la première moitié du 17e siècle. Le clocher datant de 1527, a quant à lui été rehaussé en 1852. Dans les dernières décennies du siècle passé, l’église a subi d’importantes rénovations. Des éléments très anciens,côtoient des œuvres d’artistes contemporains: l’autel et l’ambon de Panos de Faïence, la grande fresque de la Sainte Cène et les vitraux de Fra Roberto Pasotti.

Hameau de la Gésgia

Maison avec peinture du soldat

Grande maison du 19e siècle sur trois étages avec galerie, rénovée au milieu du 20e siècle ; malgré les interventions qui ont partiellement compromis son aspect d'origine, elle se distingue par sa façade presque entièrement recouverte d'une peinture représentant un soldat entouré de deux fauves (un lion et un tigre). Bien qu'elle n'ait pas de valeur artistique particulière, cette grande décoration datant de 1888 est remarquable pour la singularité de son sujet.

Hameau de la Gésgia

Maisons des émigrants

Le long de la route entre les hameaux de La Gésgia et de Ludínt, on trouve des témoignages de l'émigration réussie outremer de certains habitants d'Avegno. La C'a do Sèp Rianda, construite en 1899 présente de modestes éléments décoratifs sur la façade et un beau jardin clos symétrique; l'élégante C'a du Bòp Crespin est quant à elle une maison de maître à trois étages construite en 1910 par Arnoldo Crespini, qui, avant même la fin des travaux, décida de partir définitivement pour la Californie et la vendit à son frère Battista.

Hameau de la Gésgia

Chapelle de Santa Liberata

La date de construction de cette grande chapelle à portique n'est pas connue, mais on l'attribue à la seconde moitié du 19e siècle, où elle aurait remplacé deux chapelles démolies à proximité. Cette chapelle pavée de dalles de beola possède un petit autel et est entièrement peinte: La Vierge du Mont Carmel, au centre, est entourée des saintes Faustine et Liberata, tandis que les murs latéraux extérieurs sont décorés d'une petite peinture murale qui représente à l'ouest, la Crucifixion avec saint François d'Assise et sainte Marie-Madeleine et à l'est, la Sainte Famille. Le généreux portique soutenu par des piliers monolithiques présente une voûte ornée du symbole de la Sainte Trinité, et un portail en fer sur trois côtés, qui a probablement été ajouté au début du 20e siècle.

Hameau de Lüdínt

Dans la Basse Vallemaggia, les habitations pré-modernes, c'est-à-dire antérieures au 19e siècle, étaient caractérisées par un portique au rez-de-chaussée et une loggia au premier étage, avec des supports en pierre ou en bois le long du côté le plus long de la maison, généralement orienté vers le sud. Les escaliers en pierre se trouvaient à l'extérieur du bâtiment pour ne pas encombrer les pièces d'habitation et parce qu'ils étaient souvent utilisés par plusieurs propriétaires. Le hameau de Lüdínt, la partie la plus septentrionale et la moins peuplée du village d'Avegno, conserve quelques maisons typiques de la Vallemaggia dans leur aspect d'origine et plusieurs autres qui, bien que rénovées, présentent encore clairement leurs caractéristiques distinctives. D'autres bâtiments liés à la tradition rurale tels que le four, le cellier, les fontaines, le lavoir, quelques étables bien conservées et plusieurs constructions dans la roche enrichissent le hameau d'autres éléments architecturaux intéressants.

Hameau de Lüdínt

L’arc de pierre

Cet ancien artefact construit dans le hameau le plus ancien du village (Lüdínt) est tout ce qui reste d’un passage piéton entre les maisons, à l’origine composé de deux arcs de pierre, au-dessus desquels avait été construit une habitation.

Hameau de Lüdínt

Cellier

Petite bâtisse autrefois utilisée pour la production et le stockage du vin. Une presse à vis et une cuve à pierres d'une capacité d'environ 1’000 litres sont installées au rez-de-chaussée. L'utilisation de dalles, plutôt que de douelles en bois, pour fabriquer de grands récipients destinés à la conservation du vin est propre aux villages les plus méridionaux de la Vallemaggia. Au premier étage, l'APAV a installé une petite exposition, toujours ouverte, illustrant la situation de la viticulture dans la Basse Vallemaggia.

Hameau de Lüdínt

L'oratoire de Sainte Anne

L'oratoire construit dans la seconde moitié du 17e siècle au centre du hameau de Lüdínt est dédié à Sainte Anne, mère de Marie. L'extérieur est très sobre, avec un petit porche et un petit clocher-mur. L'intérieur conserve en revanche, bien que le mobilier liturgique ne soit plus complet, quelques éléments remarquables, en particulier le retable du 17e siècle représentant Marie Enfant entre Sainte Anne et Saint Joachim et les fresques réalisées en 1966 par Hans Anton Tomamichel de Bosco/Gurin, sur le mur du fond. Deux statues en bois du 15e siècle représentant respectivement la Vierge à l'Enfant et Saint Abundius, aujourd'hui exposées dans l'église paroissiale d'Avegno, ornaient également l'oratoire.

Hameau de Lüdínt

Lavoir de Lüdínt 

Lavoir réalisé en 1921. Initialement placé près de la fontaine du centre du hameau, où les habitants de Lüdínt puisaient l'eau et abreuvaient leur bétail, il fut déplacé en 1946, après la construction du nouvel aqueduc municipal, près de la Capèla di Ortaiöi, où il se trouve encore aujourd'hui.

Hameau de Lüdínt

Capèla di Formïi

Chapelle du 18e siècle dédiée à Notre-Dame du Rosaire, représentée dans la niche avec Saint Dominique et Sainte Catherine de Sienne. Autour de l'effigie on peut admirer quinze médaillons représentant les mystères du Rosaire. L'intérieur de la niche est entièrement peint avec en arrière plan une fresque représentant également Notre-Dame du Rosaire. Des réparations inappropriées effectuées au milieu du 20e siècle ont cependant largement effacé les décorations du frontispice et du reste de la façade principale.

Hameau de Lüdínt

Fontaines de Lüdínt

Sur la petite place de Lüdínt, deux fontaines se côtoient. La première, monolithique, servait principalement d'abreuvoir. L'autre est constituée d’éléments en pierre, joints et scellés au plomb, d'un bassin en deux parties autrefois installé dans un cellier pour la conservation du vin ; ce type de récipient est une caractéristique presque exclusive d'Avegno, où on les trouve en grand nombre dans les grotti.

Grotti de Lüdínt

La zone des grotti de Lüdínt, à l'extrémité nord d'Avegno, aujourd'hui très bien conservée grâce aux interventions promues par le Patriziato (familles patriciennes) d’Avegno dans le cadre du projet de valorisation du territoire, est constituée d'une douzaine de constructions rapprochées les unes des autres pour former un noyau très compact.
La plupart émergent à peine du sol et ont un toit à une seule pente qui suit l'inclinaison du versant. En fait, leur développement vertical se situe principalement sous le niveau du sol, où des salles entièrement ou partiellement sous la roche et les flux d'air frais ont été exploités pour le stockage du vin local, comme en témoignent les nombreux artefacts conservés à l'intérieur. Les cours extérieures, avec leurs tables et leurs sièges en pierre, évoquent l'époque où la région grouillait de vie, où les paysans profitaient de quelques instants de détente en bonne compagnie après le travail dans les champs ou avec le bétail.

Al Pianásc

La zone de loisirs du Pianásc est située dans une clairière enchanteresse entourée d'une pittoresque forêt de châtaigniers. Les nombreux murs en pierre naturelle et les artefacts autrefois indispensables à la gestion des animaux de pâturage témoignent des activités agricoles traditionnelles du passé et sont aujourd'hui des éléments précieux du paysage culturel. La faune y trouve de précieux refuges: lézards et couleuvres, souris sauvages et hérissons, oiseaux, mollusques et autres invertébrés. Témoignage précieux du paysage rural traditionnel, la zone de Pianásc a fait l'objet d'un intéressant projet de récupération et de mise en valeur. Une mosaïque de prairies, de grands arbres fruitiers, de vignobles, de bois clairsemés et de buissons constitue un habitat précieux pour de nombreuses espèces, notamment animales. Dans les biotopes d'Avegno on a recensé pas moins de neuf espèces de chauves-souris et 52 espèces d'oiseaux, dont la pie-grièche écorcheur, le faucon émerillon et le pic épeiche. Le maintien du paysage agricole traditionnel est très important pour la préservation de la biodiversité; la municipalité et le Patriziato travaillent d'arrache-pied à cet égard.

Al Pianásc

Sentier romain

Le sentier dit « romain » est le sentier qui reliait autrefois les trois hameaux historiques d'Avegno, Vinzótt, la Gésgia et Lüdínt; cet adjectif a souvent été attribué à des objets considérés comme particulièrement anciens, même sans référence spécifique à la civilisation romaine, qui était également présente dans la Basse Vallemaggia. Sur de longs tronçons, ce chemin muletier, qui serpente à travers des vues pittoresques du village et touche de nombreux vestiges bien conservés de la civilisation rurale et préindustrielle, est entouré de murs en pierres sèches qui délimitent également les terres environnantes et étaient destinés à empêcher le bétail de pénétrer sur les terres cultivées.

Al Pianásc

Capèla di Ronc'itt

La Chapelle de Ronc'itt se trouve le long de ce qui est aujourd’hui un petit ruisseau mais qui formait autrefois la partie initiale de l'ancien cará (chemin de pierre) du Mónt Dint. Elle a été restaurée dans le cadre du projet de réaménagement du territoire en 2020, alors qu'une intervention antérieure remonte aux années 1950-1955. Les tableaux sont seulement partiellement conservés d'un peintre encore anonyme qui a travaillé à Vallemaggia, Minusio et Mergoscia dans la seconde moitié du 18e siècle. Dans la niche on peut voir la Vierge à l'Enfant au centre et Saint Joseph à gauche. On reconnaît Saint Antoine de Padoue au premier plan, tandis que l’inscription qui ornait probablement la cartouche du frontispice a disparu.

Al Pianásc

Les nouveaux vergers

Dans le cadre du projet de réaménagement du territoire, outre la restauration des zones agricoles et la rénovation de nombreux objets de civilisation rurale, de nouveaux vergers ont été plantés avec des variétés de plantes indigènes difficiles à trouver, en particulier des noyers, des pommiers, des poiriers, des cerisiers, des bouleaux et des néfliers.

Al Pianásc

Al Gròtt di Löscia

Il s'agit d'une construction sous roche particulière avec une maçonnerie en pierres sèches et un beau toit de peuplier à une seule pente, seul élément architectural dépassant du sol, construit pour compléter la couverture partielle d'un rocher en saillie qui forme également le mur oriental. Un escalier en pierre mène à l'entrée de la salle partiellement voûtée, à l'intérieur de laquelle sont conservées quelques traces de son ancienne fonction d'entrepôt pour le stockage du vin et du fromage: une niche, un socle en pierre et des crochets suspendus au plafond.

Al Pianásc

Capèla do Pianásc

Chapelle datant de 1814, avec un élégant toit de peuplier et richement décorée sur trois côtés. Après une restauration aux résultats discutables effectuée dans les années 1955-1960, les peintures ont retrouvé leur ancienne gloire en 2006 grâce à de nouvelles interventions plus respectueuses. Le motif central, le Baptême de Jésus, est représenté entre l'Immaculée Conception et Saint Joseph, tandis que tout autour se trouvent les effigies des Saints Gothard, Abbundium, Charles Borromée, Dominique et Rocco, figures importantes de l'Église catholique et vénérées avec une grande dévotion dans la région.

Al Pianásc

Cará do Ricardo

Cará suggestif qui oriente le randonneur vers l'ancien sentier des Mónt dint, toponyme désignant l'ensemble de la montagne à droite de la vallée du Ri Grand. Ce chemin doit son nom à Riccardo Tomasetti, qui en a pavé le premier tronçon dans les années 1940 jusqu'à la Capèla do Pianásc.

Al Pianásc

Al Casòtt do Tóni Tolátt

Un refuge simple et rustique entièrement en pierre où Tóni Tolátt (Antonio Bianchi) aiguisait les pointes et les burins pour tailler les pierres utilisées pour la construction des bâtiments, des toits en peuplier et des caractéristiques carásc (supports verticaux pour les vignes). Dans les environs et dispersés sur une assez grande surface, on peut observer des blocs rocheux présentant des signes évidents de travail, y compris d'extraction à l'explosif. Il ne s'agit pas d'une véritable carrière mais de la récupération de grandes pièces.

Les grotti de Vinzótt

Ebe Stoira racontait que son père Prospero Bianchi, au retour d'une longue et fatigante journée de travail, avait l'habitude de dire à sa femme Piera: « A sóm stracc', ma mía asséi da mía podée naa a ciapaa un fiasc' da vin al gròtt » (je suis fatigué, mais pas assez pour ne pas pouvoir aller à la grotte chercher une fiole de vin). Compte tenu de la distance considérable entre les maisons de Vinzótt et ses grotti, cette anecdote rappelle les coutumes villageoises d'autrefois et résume l'importance de ces caves pour la population locale.

Les grotti de Vinzótt se trouvent sur le sol pierreux de G'ána di G'èit, formé au pied de falaises abruptes à la suite d'un glissement de terrain préhistorique. Un glissement de terrain est un terrain poreux, offrant des cavités naturelles, tandis que dans les fissures entre les blocs, générées par la différence de température avec l'extérieur, circulent des courants d'air frais qui, bien canalisés à l'intérieur des constructions, s'avèrent providentiels pour maintenir une température constamment basse, faisant des grotti l'endroit idéal pour la maturation du vin et la conservation des denrées alimentaires facilement périssables.

Les grotti de Vinzótt

Les grotti

Construits en maçonnerie avec des caves voûtées ou au-dessus de grottes naturelles, les quelque dix grotti de Vinzótt forment un très compact à une certaine distance de la partie habitée du hameau. À l'intérieur de certains bâtiments, on peut encore voir les supports des étagères en bois (bèlti), sur lesquelles étaient conservés les fromages et autres produits, ainsi qu'un bassin en pierre pour la conservation du vin, tandis que les étroits espaces extérieurs sont meublés de sièges et de tables en pierre. Il convient également de souligner la qualité des finitions, en particulier le travail au bout des jambages et des architraves.

Le projet promu par le Patriziato d’Avegno a permis de restaurer une grande partie des bâtisses et de reconstruire complètement le toit du grotto central, de dimensions considérables. En outre, le grand terre-plein autrefois réservé ai jeu de la pétanque et son mur de soutènement, précédemment endommagé par un important éboulement, ont été restaurés.

Les grotti de Vinzótt

Terrassement

Le ronco (colline en terrasses) de Vinzótt est un témoignage précieux de la perspicacité et de l'habileté du passé pour pouvoir exploiter même les parties du territoire les moins propices à l'agriculture. Comme beaucoup d'autres zones agricoles, ce ronco, qui a été abandonné à la suite du déclin rapide des activités traditionnelles après la Seconde Guerre mondiale, a connu une implantation rapide d'une végétation spontanée d'arbres et d'arbustes.

La restauration du terrassement fait partie intégrante de la deuxième phase du projet promu par le Patriziato d'Avegno visant à la récupération fonctionnelle du patrimoine bâti, rural et historique situé en amont de Vinzótt. Dans un premier temps, les structures ont été mises au jour par le débroussaillage et la gestion des néophytes envahissantes, puis environ 460 mètres linéaires de murs en pierres sèches et une petite construction sous roche ont été restaurés selon des techniques traditionnelles. Afin de rendre leur gestion future plus rationnelle, de petites rampes de liaison ont également été construites entre les terrasses.

Grâce à la coopération avec les associations Pro Frutteti et Centro Natura Vallemaggia, un verger composé d'anciennes variétés à tronc moyen et bas sera planté en 2025.

Les grotti de Vinzótt

Capèla di Gnèll

La Chapelle raffinée de Gnèll se trouve près des grotti de Vinzótt, à l'entrée du sentier de Mónt Fòra. Elle est plâtrée et décorée de fresques sur les quatre côtés et sur le frontispice, elle porte l’inscription: « Martino Fr[a]ncesco Biancho a' fatto fare <...> anno 1733 ». La niche porte l'effigie « Le St. Crucifix de la Nonciata de Côme » entouré de saints, tandis qu'à l’arrière-plan on trouve une peinture de valeur représentant « La mort du Juste », par le même peintre qui a décoré la chapelle du Grotto Maimorire.

Hameau de Vinzótt

Des trois hameaux d'Avegno, Vinzótt est le plus grand et celui qui reflète le mieux l'âme rurale du village. De nombreuses bâtisses ont conservé leur aspect d'origine et de nombreuses maisons traditionnelles ont été rénovées avec soin et respect. Grâce à ces interventions exemplaires, la commune d'Avegno a reçu en 1982 le prestigieux prix Wakker, décerné chaque année par Patrimoine suisse.

Les maisons et les étables, reliées par un dédale de ruelles partant de la petite place centrale où trône une sculpture faite des pièces d'un ancien pressoir, sont adossées les unes aux autres, entrecoupées de pergolas de vigne, d'un cellier surmonté d'une habitation, du four, de quelques caves construites dans le rocher, d'un moulin désaffecté et de plusieurs autres bâtiments liés à la civilisation paysanne.

Fontaine da Fid

Ce grand bassin rectangulaire, constitué de dalles pouvant atteindre quatre mètres de long, servait autrefois d'abreuvoir pour le bétail. Aujourd'hui, la présence d'une si grande fontaine au milieu de la forêt peut surprendre, mais jusqu'au milieu du 20e siècle, toute la zone était cultivée et exploitée à des fins agricoles. Contrairement aux autres fontaines du village alimentées par l'aqueduc municipal, la fontaine da Fid est alimentée par sa propre source d'eau, qui jaillit au pied d'une petite paroi rocheuse.

Lavoir

Ce lavoir est situé à une distance considérable du village de Vinzótt, dans un endroit très inhabituel mais justifié par la présence, à Costa do Bosc', d'une source d'eau dont la température est pratiquement constante en toutes saisons. Si cette caractéristique peut sembler banale aujourd'hui, autrefois elle facilitait énormément le travail ménager des femmes, en particulier pendant la saison froide. Juste au nord, des terrasses en pierres sèches témoignent de l'exploitation intense de cette zone au cours des siècles passés.

Les gorges de Ponte Brolla

En se promenant le long de la Maggia, il n'est pas rare de découvrir des vues vraiment pittoresques. C'est le cas, par exemple, des gorges de Ponte Brolla, une formation géomorphologique étonnante que l'on peut également observer depuis le pont de fer historique, sur lequel le train Locarno-Ponte Brolla-Bignasco a circulé entre 1907 et 1965. L'origine des gorges remonte aux phases glaciaires du quaternaire et en particulier à la dernière période glaciaire, il y a environ 20’000 ans, lorsque l'épaisseur des glaciers dans cette région dépassait largement les 1’000 mètres. Les eaux de la Maggia, chargées de débris, s'y écoulaient endiguées sous l'immense poids de la glace. L'augmentation des processus d'érosion qui en a résulté a permis la formation de figures géomorphologiques qui sont également très appréciables du point de vue du paysage. En observant les parois rocheuses, on peut reconnaître, par exemple, les typiques « marmites de géants », des bassins creusés dans la roche par l'action érosive de l'eau. Tout aussi remarquables, les couleurs et les motifs très particuliers des migmatites, des roches qui formaient à l'origine le socle cristallin et qui ont ensuite subi d'autres processus métamorphiques lors de la formation des Alpes.

Il est fortement déconseillé de descendre dans les gorges car les rochers sont glissants et le risque de blessure est élevé.

La plaine alluviale

Les plaines alluviales sont des milieux naturels situés le long des rivières et soumis à leur influence continue, ce qui les rend particulièrement dynamiques et fascinants.
Les plaines alluviales de la Maggia constituent l'un des paysages les plus sauvages de Suisse et le tronçon entre Avegno et Bignasco est considéré comme d'importance nationale (la zone la plus fascinante se situe entre Giumaglio et Someo).

La Maggia est l'une des rivières les plus torrentielles d'Europe: en cas de fortes pluies, son débit peut en effet être multiplié par des milliers en quelques heures par rapport aux jours secs. L'action de la rivière érode, transporte et dépose continuellement des matériaux, donnant au paysage un nouveau visage à chaque crue. Cela crée une mosaïque de milieux naturels: forêts alluviales humides, prairies maigres, zones arbustives, lits asséchés, mares temporaires, etc., chacun étant habité par des formes de vie souvent rares et ayant des besoins très spécifiques. Parmi les exemples, citons le bécasseau maubèche, la couleuvre tessellée, le grillon des rivages et le tamarix alpin.

La paroi rocheuse

Bien qu'elles puissent apparaître comme un environnement stérile et inhospitalier, les parois rocheuses constituent en fait un habitat essentiel pour certains animaux. La grande paroi rocheuse qui surplombe la zone de Torbeccio constitue un refuge précieux pour de nombreuses espèces d'oiseaux, dont certaines sont particulièrement sensibles, voire menacées, comme le moineau solitaire, le faucon pèlerin et le hibou grand-duc.

Cet habitat particulier également utilisé par le Molosse de Cestoni qui, avec ses 45 cm d'envergure, est la plus grande chauve-souris indigène. En Suisse, ses refuges hivernaux connus se trouvent exclusivement dans les fissures de vastes parois rocheuses bien exposées au soleil. Il n'est pas rare d'entendre les sifflements de cette grande chauve-souris lorsqu'elle chasse haut dans le ciel la nuit.

Ce secteur subit également des pressions anthropiques, par exemple en raison d'activités sportives telles que l'escalade. Afin de garantir au moins partiellement un espace adéquat aux espèces de la paroi, le canton a défini une « zone de tranquillité » pour protéger la faune.